mai 11, 2024

L’effet Diaghilev

Sergueï Diaghilev, dont le 150e anniversaire a été célébré le 31 mars, est à juste titre considéré comme étant le premier ambassadeur de la culture russe en Occident. Personne ne l’a nommé ni élu, il s’est enrichi et a fait faillite, s’envolait et dégringolait sur l’échelle sociale, nouait et rompait les amitiés. Et une seule chose est restée inchangée tout au long de sa vie : son désir de trouver et de soutenir les talents. 

Sergey Diaghilev a crée une marque si forte autour des “Saisons Russes” que des années plus tard ce nom reste une “clef d’or” dans le monde de l’art. Et les premieres saisons parisiennes ont longtemps été appellées “les saions de Diaghilev”. 

Il fut le premier à « ouvrir une fenêtre sur l'Europe » aux artistes russes en organisant en 1906 l'exposition « Deux siècles de peinture et de sculpture russe ». Un an plus tard, Diaghilev a fait découvrir à tout Paris la puissance de l'opéra russe. Mais bien entendu, son nom reste le plus fortement associé aux ballets du festival « Les Saisons Russes », né en 1909. 

Diaghilev cajolait Nijinski, qu'on surnommait « le dieu de la danse » à Paris.Il soutenait Anna Pavlova et a aidé à la formation d’Ida Rubenstein. Il a enduré patiemment les périodes de blues de Stravinsky, et l’as même sorti d’une profonde dépression après l’échec de la première représentation du « Sacre du printemps ». Sergei Diaghilev recherchait des brillants artistes de théâtre, et pour ceux qui n’avaient pas d’expérience sur scène, il leur proposait d’expérimenter. Son enthousiasme a captivé Lev Bakst, Alexandre Benois, et Picasso.

Diaghilev a fasciné les mécènes français, monégasques et italiens, devenant même l'ami de Coco Chanel, qui a également fait des dons aux productions russes. Diaghilev virevoltait entre les théâtres et les stations balnéaires à la mode, intégrant l’art russe aux affiches européennes.  Après un tel « iceberg », la route fut tracée pour de nombreuses générations d’artistes russes. 

Diaghilev se sentait tellement à l'aise parmi les snobs monégasques qu'à partir de 1911, il réussit à faire de Monte-Carlo un lieu de rendez-vous permanent pour les « Ballets Russes ». En peu de temps, il a découvert et forgé plus d'étoiles que n'importe quel autre entrepreneur indépendant dans le domaine de la culture. Parfois offensé par l'ingratitude de ses talentueux pupilles, Diaghilev savait généreusement pardonner. Lui-même est devenu un phénomène à part, créant l'inimitable "effet Diaghilev" : un effet qui ne s’estompe pas depuis un siècle.

Vera Medvedeva 

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