avril 28, 2024

Splendeurs et misères des réalisatrices

Le film français "Jeanne du Barry" - qui n'a même pas été applaudi par courtoisie par les journalistes du Festival de Cannes - a tout de même trouvé des distributeurs. Avec difficulté néanmoins, car selon les critiques les plus douces, le tableau s'est avéré "moyen", malgré les budgets royaux implorés de l'Arabie saoudite pour s'offrir Johnny Depp.
On pourrait tristement garder le silence sur ce film, mais il est désormais associé au cinéma français moderne. La magie du nom de Depp est si forte que même le Kommersant a écrit une critique sans critique, essayant sincèrement d'y voir le meilleur. Mais dans ce premier film pour Johnny après un contentieux judiciaire, la réalisatrice, qui en est aussi le personnage principal, a réussi à faire quelque chose d'inédit : presque effacer le talent de Depp à l’écran.


Cet été, le cinéma a reçu un autre film d'une réalisatrice qui veut toujours être respectueusement appelée réalisateur. La tâche de Greta Gerwig dans son "Barbie" était beaucoup plus difficile. Il fallais maintenir un équilibre entre humour, ironie et balade philosophique, ainsi qu'apporter une dimension à des personnages initialement "plats". Le monde entier, inondé de publicité pour le film, attendait avec méfiance le résultat et fut soulagé de recevoir un chef-d’œuvre.


Pendant ce temps "Jeanne du Barry" rampe également d'écran en écran, puisque personne n'a encore annulé l'amour universel pour les reconstitutions historiques. Et les costumes sont à la hauteur dans ce film. Des professionels qui travaillent pour le cinéma français depuis des décennies ont travaillé également ici, et même Maiwenn ne pouvait pas gâcher la qualité de leur travail.


Elle a pris soin d'elle même personnellement. Le résultat est sur le visage. Les plus grands ennemis des femmes sont elles-mêmes, si elles arrêtent d'évaluer correctement leur âge, leurs capacités et leur morphologie. Et quand on ajoute à cela une carrière cinématographique depuis l'enfance, alimentée par une liaison avec un réalisateur célèbre, et des prix décernés - y compris dans le cadre de la parité hommes-femmes - alors le résultat est un film aussi terne et médiocre que Jeanne du Barry l'est devenue.


Pendant la première demi-heure, il est difficile de croire que le film a vraiment été tourné en 2022 avec un budget énorme. Le dialogue est d'une platitude et d'une banalité qu'il semble écrit par un chatbot. Le personnage principal - aussi la réalisatrice de ce cadre- essaie sans succès d'incarner la jeunesse, le sex-appeal et la séduction

Lorsque Maiwenn, âgée de seize ans, épouse Luc Besson, elle est belle, quoique d'une autre beauté que celle prisée au XVIIIéme.  Cependant, le charme de la jeunesse s'est complètement évaporé au cours des deux dernières décennies. Si dans un film plus moderne, elle y trouverait sa place, dans une reconstitution historique elle se demarque par son apparence et ses maniérismes anachroniques.

Au long de sa vie, Maiwenn est devenue querelleuse et égoïste, ce qui se lit facilement sur son visage. Le dicton:"Dans la jeunesse, nous avons le visage que Dieu nous a donné, et à quarante ans - celui que nous méritons" revient en tête.
Bien sûr, dans l'histoire du cinéma, il eu des actrices qui, tout en étant des garces ressemblaient à des anges à l’écran. La célèbre Marilyn Monroe peut difficilement être qualifiée de bonne personne, mais elle illuminait l'écran. Mais elle s'entraînait pendant plusieurs heures pour parfaire sa mimique et son travail artistique. Personne n'a réussi à faire une mauvaise photo de Marilyn, même par accident. Personne n'as réussi à faire de mauvais film avec elle.

Au cours des dernières décennies, Maiwenn ne s'est pas embêtée à travailler sur son art, se précipitant dans la réalisation cinématographique. Ses premières expériences ont été encourageantes, mais peut être récompensées de manière trop précipité.

Maiwenn est sa propre réalisatrice, elle pourrait couper et refaire les scènes, pour ne garder que les meilleures. Mais par manque de temps ou manque de rigueur, des scènes au jeu d'acteur médiocre restent dans le "cut" final, n'ayant pas été évaluée critiquement par leur auteur.

Le pauvre Johnny Depp n'a pas pu résister à la chance de revenir au grand cinéma après tant de scandales. Mais durant tout le film une seule chose se lit sur son visage : " Mon Dieu, qu'est-ce que je fais ici ?". Les deux personnages principaux à l'écran manque d'alchimie entre eux, rendant leur histoire d'amour difficilement crédible pour le spectateur.

Pour un rôle dont l'essence repose sur l'attrait de la jeunesse, le casting est mal trouvé. Une femme de 50 ans, peut avoir un charme fou tant qu'elle s'accepte telle qu'elle est et avec l'âge qu'elle a. Imiter une jeune courtisane détruit totalement l'attrait de Maiwenn et remet en doute son jeu d'acteur et son travail de réalisateur.

De son côté, face au scénario tourné autour du personnage de Jeanne - forcément aussi écrit par Maiwenn - le personnage du roi interprété par Johnny s'efface. Pour un retour supposé royal, il n'en a pas la présence.

Heureusement, tant qu'il y a des réalisateurs  comme Greta Gerwig, tout est encore réparable. Et Johnny non plus ne disparaîtra pas d'aussi tôt de nos écrans. Mais la médiocrité du film pose tout de même des questions quand à l'avenir du cinéma français.

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