mai 20, 2024

« Saint Nicolas » redescend vers le peuple

Sa mosaïque de Saint Nicolas, l’artiste Nina Kibrik l’avait créé pour supporter le poids des siècles. Mais la restauration globale ayant rendu à l’église de Saint Nicolas de Myre sa splendeur de 1905, a effacé du ciel moscovite le clocher de l’église, mettant en péril la mosaïque y étant posée il y a 5 ans. 

Ce clocher est le témoin de son temps. D’abord il fut rasé dans les années trente pour faire de l’église un local pour l’association des pionniers soviétiques ; puis rebâti durant la perestroïka, puis grâce à un financement substantiel, il a été décidé de refaire une église plus proche de l’original. Et le clocher des années 90 ne s’inscrivait plus dans cette démarche d’authenticité. 

Nina Kibrik fut sélectionnée pour créer l’icône mosaïque. Une tâche qui s’est avérée des pas plus faciles, car il était nécessaire de créer quelque chose qui pourrait perdurer pendant des siècles. 

Désormais, ce chef d’œuvre a trouvé une nouvelle place : juste devant l'église Saint-Théodore-le-Studite. Bientôt les passants et les touristes de la capitale auront la merveilleuse opportunité d’admirer au plus près une mosaïque qui était élaborée pour trôner au haut d’une coupole. 

Néanmoins, avant d’en arriver à ce moment, il a fallu soigneusement traiter et assembler tous ses fragments.  L’artiste-restauratrice de première catégorie Alexandra Grebenshchikova, enseignante au département de "Restauration de la peinture monumentale" de l'Académie d'art et d'industrie de Moscou du nom de S.G. Stroganov est venue à la rescousse. Avec l’aide de bénévoles, c’est elle qui a aidé à retirer avec soin la mosaïque du beffroi en cours de préparation pour être démoli. Désormais elle consulte sur le process de sa restauration.

La conversation des deux professionnels à ce stade du processus ressemble plus à un dialogue entre chimistes qu’à un dialogue entre artistes, tellement il y a de subtilités à prendre en compte dans le traitement du verso de la mosaïque. Les passants marchant le long de la rue animée Bolchaïa Nikitskaïa ne se doutent pas du travail minutieux qui se fait sous le dôme transparent de la serre.

Et oui, pour travailler sur la mosaïque, Nina et son mari, le réalisateur Andrei Babaev, ont eu l'idée de construire une serre chauffée juste dans la rue à côté de l'église. Alors si vous tombez sur une serre en plein centre de Moscou, ne soyez pas surpris ; elle n'a pas été construite ici pour cultiver des tomates. Andrei a déjà réalisé deux documentaires sur le sauvetage de la mosaïque, qui, en plus de leur valeur artistique, peuvent également servir de guide aux étudiants en restauration.

L'artiste a également été aidée par le magasin Leroy Merlin, qui a fait don gratuitement de revêtements en bois et de tissus spéciaux. Très bientôt, le 22 mai -  fête de la Saint – Nikola- Veshniy - l'immense visage en mosaïque de Saint-Nicolas soutiendra les gens non plus du "ciel" de l'ancien clocher, mais sur terre, à la Porte Nikitsky. 

Vera Medvedeva 

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